Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
« Ensemble avec l’Asean, je veux bâtir l’avenir d’une Asie où la loi sera la règle et non pas la puissance ». Ainsi parle le Premier ministre japonais Shinzo Abe, devant les chefs d’Etat et de gouvernement des dix pays membres de l’Asean, l’Association des nations du sud-est asiatique. Il se garde de nommer la Chine et d’utiliser le mot « menace ». Mais c’est bien elle, la Chine, qui est au cœur de cette réunion de Tokyo, même si elle en est absente.
Le Japon plus quatre pays membres de l’Asean, Brunei, la Malaisie, les Philippines et le Vietnam, ont des contentieux territoriaux avec Pékin dans la mer de Chine orientale. Or, l’établissement par Pékin d’une zone de défense aérienne, couvre l’ensemble de la mer de Chine orientale. Pékin en revendique la territorialité.
Les pays de l’Asean souhaitent voir le Japon jouer un rôle plus important aux côtés des Etats-Unis dans la sécurité de la région. Mais ils ne veulent pas s’aliéner la Chine, notamment le Cambodge et le Laos, proches de Pékin, et ils souhaitent régler pacifiquement les litiges territoriaux avec la Chine.