L'Australie aurait espionné le président indonésien et son entourage

L’Indonésie a rappelé son ambassadeur en Australie, ce lundi 18 novembre, après que la presse a révélé une affaire d’espionnage visant les autorités indonésiennes. Selon la chaîne de télévision australienne ABC et le quotidien britannique The Guardian, les téléphones portables du président indonésien, de son épouse, du vice-président et de plusieurs ministres ou porte-paroles de Jakarta auraient été placés sur écoute. Ces dernières révélations, issues des documents en possession de l’ex-agent américain Edward Snowden, ne vont pas arranger les relations tendues entre l’Australie et l’Indonésie.

Le 1er novembre dernier déjà le gouvernement indonésien avait convoqué l’ambassadeur d’Australie à Jakarta. Un imposant système d’espionnage électronique serait abrité dans les locaux de l’ambassade d’Australie, et l'ambassade servirait de relai asiatique au vaste réseau d'écoutes des Etats-Unis, selon des révélations de l’agence de presse Fairfax.

Cette fois, c’est le cœur du gouvernement indonésien qui est visé, avec neuf personnalités haut placées, à commencer par le président Susilo Bambang Yudhoyono et la première dame Ani Yudhoyono, dont l’influence sur la politique du pays est notoire.

Réaction ce lundi matin du Premier ministre australien : « Je ne ferai jamais rien qui nuise à l’étroite relation qui lie l’Australie et l’Indonésie ». Tony Abbot a coupé court aux questions en déclarant que le gouvernement australien ne commentait jamais les affaires liées au renseignement. Il s'est juste contenté d'ajouter que tous les gouvernements faisaient du renseignement et que tous le savaient.

Mais le ministre des Affaires étrangères indonésien ne semble pas convaincu. Marty Natalegaw a menacé de revoir à la baisse la coopération de son pays avec Canberra en matière de lutte antiterroriste, ainsi que sur l’épineuse question des bateaux de réfugiés qui tentent d’atteindre les côtes australiennes depuis l’Indonésie.

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