Sur l’île de Cebu, dans le sillage du typhon Haiyan

Richard Riffoneau et Nicolas Falez, envoyés spéciaux de RFI aux Philippines, sont actuellement dans le nord de l’île de Cebu. Dans le sillage du typhon Haiyan, ils ont rencontré une population meurtrie, qui tente de faire face malgré la lenteur de l’arrivée de l'aide humanitaire.

Avec nos envoyés spéciaux à Cebu, Richard Riffonneau et Nicolas Falez

Lorsqu’on emprunte la route côtière qui longe le Pacifique vers le nord de cette île de Cebu, le paysage de carte postale laisse progressivement place à des scènes de désolation. D’abord, ce sont des cultures endommagées. Bananiers et cannes à sucre couchés par le typhon. Ici, une tronçonneuse découpe un tronc arraché. Un peu plus loin, ce sont des groupes d’enfants qui mendient sur le bord de la route.

Sur des kilomètres, des dizaines, peut-être des centaines d’enfants aux mains tendues, ou portant des cartons sur lesquels on peut lire : « A l’aide, nous avons besoin d’eau et de nourriture ». Des maisons de bois sont éventrées et des toitures métalliques ont été déchirées ou roulées comme du papier à cigarette.

90 % des habitations touchées

Lorsque l’on arrive dans la petite ville de Bogo, d’immenses tas de débris jonchent les ruelles. Ici, on a relevé 11 morts. Selon le maire de la ville, 85 à 90 % des habitations sont endommagées. Il n’y a plus d’électricité. La salle de sport de Bogo a été transformée en centre d’accueil pour les sans-abri. Son toit, en partie arraché par le typhon, laisse apparaître un bout de ciel bleu.

→ A (RE)LIRE : Philippines: l’aide tarde à parvenir aux survivants d’Haiyan

Les Philippins sont aidés par le monde entier. Des navires de guerre américains et britanniques sont notamment attendus dans les jours qui viennent. Mais il semble que cette aide tarde à parvenir dans les zones les plus dévastées. On ne ressent cependant pas de colère, ici, à Bogo, même si l’aide humanitaire internationale arrive à peine dans ce secteur.

Ce mercredi matin, deux équipes d’ONG, parmi lesquelles Médecins sans frontières, travaillent, pour l’instant, surtout à l’évaluation de la situation et des besoins. Une distribution d’eau potable, qui a été menée sous surveillance policière ce mercredi matin à Bogo, s’est déroulée sans tension, ni bousculade. Le maire de la ville explique que les forces de l’ordre encadraient les distributions d’aide alimentaire dans les quartiers éloignés de la ville afin d’éviter tout débordement ou pillage.

Partager :