Avec notre correspondante au Cambodge, Stéphanie Gée
En verve, le co-avocat international de Nuon Chea, le puissant secrétaire adjoint du Parti communiste du Kampuchea démocratique sous la férule duquel le Cambodge a basculé dans la terreur, livre une contre-attaque sans merci.
Me Koppe dénonce un procès conduit à charge et ce, dès l'instruction, et une procédure émaillée d'irrégularités. Il questionne les sources de l'accusation, trop souvent des productions émanant de simples journalistes, trop souvent réduites à trois livres. « Aurait-il alors suffi d'acheter ces ouvrages, ce qui aurait seulement coûté quelques dizaines de dollars, plutôt que d'ouvrir un procès dispendieux ? », ironise-t-il.
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Me Koppe réprouve une simplification par les co-procureurs de l'histoire du Kampuchea démocratique qui met de côté le contexte, celui des bombardements américains intensifs sur le territoire, celui d'une crise alimentaire, bien avant l'arrivée au pouvoir des khmers rouges.
Le co-avocat de Nuon Chea remet par ailleurs en cause la légitimité du tribunal, affecté par des interférences du gouvernement cambodgien, un tribunal qui n'est autre que celui des « vainqueurs » , un tribunal qui fait le procès du communisme. Bref, son client n'a pas eu droit à un procès juste et équitable. Pour lui, la vérité sur cette période noire reste à établir.