Cambodge: le premier procès des cadres khmers rouges touche à sa fin

A Phnom Penh, le procès impliquant les plus hauts dirigeants khmers rouges encore en vie entre dans sa dernière phase avec l'ouverture des réquisitions et plaidoiries finales. Sous leur régime, entre 1975 et 1979, plus d'un Cambodgien sur quatre a perdu la vie. Un procès très attendu, mené par un tribunal parrainé par les Nations unies, que personne n'aurait cru possible il y a encore dix ans.

Avec notre correspondante au Cambodge, Stéphanie Gee

Deux ans après la mise en route des audiences de ce premier procès contre d'anciens camarades révolutionnaires de Pol Pot, ils ne sont plus que deux sur le banc des accusés : Nuon Chea, l'ancien « Frère numéro deux », âgé de 87 ans, et Khieu Samphan, l'ex-président du régime meurtrier, âgé de 82 ans.

En septembre 2012, l'ancienne ministre des Affaires sociales des Khmers rouges, Ieng Thirith, était libérée pour démence, déclarée inapte à être jugée. En mars dernier, son mari Ieng Sary, l'ancien chef de la diplomatie du régime khmer rouge, décédait, échappant à son tour à des poursuites judiciaires.

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Audiences ralenties

La Cour a découpé la procédure en plusieurs mini-procès, de peur que les accusés ne disparaissent tous avant que leur culpabilité ne soit établie. Mais les audiences auront été très ralenties, en raison notamment de l'état de santé des accusés, des crises budgétaires récurrentes et de la stratégie dilatoire des équipes de défense, promptes à remettre en cause la légitimité du tribunal.

Ce premier mini-procès couvre les déplacements forcés de population sous le Kampuchea démocratique et les crimes contre l'humanité qu'ils ont entraînés. Le verdict doit être rendu au premier semestre 2014.

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