L'avancée du procès des khmers rouges freinée par les problèmes structurels du tribunal

La Chambre de première instance du tribunal parrainé par les Nations unies pour juger les anciens dirigeants khmers rouges cambodgiens a annoncé qu'à partir du 5 novembre, elle ne siégerait plus que trois jours par semaine au lieu de quatre. Une décision qui prend tout le monde par surprise.

De notre correspondante à Phnom Penh, Stéphanie Gee

La mesure est plutôt drastique et pourrait rallonger un procès aux accusés vieillissants et à la santé fragile. Les juges espèrent que cette situation ne sera que provisoire afin d'atteindre un verdict avant la disparition des trois anciens camarades de Pol Pot actuellement jugés.

Depuis 2008, la juridiction hybride, dont le budget depuis sa création en 2006 s'élève à plus de 160 millions de dollars, se débat avec des crises financières régulières. Cette fois-ci, ces contraintes ont conduit à un gel de tout nouveau recrutement depuis juillet 2012. Aujourd'hui, la Chambre de première instance attire l'attention sur le fait que les effectifs actuels ne représentent qu'environ la moitié de ce qui est prévu au budget dans le tableau de dotation en personnel. Une insuffisance en ressources humaines qui pénalise lourdement son travail.

Cet avertissement vient rappeler avec acuité l'effet pernicieux du système de financement -basé sur des contributions volontaires- retenu pour ce tribunal. Il intervient aussi, peu avant la prochaine conférence avec les bailleurs de fonds, las de mettre la main à la poche dans un contexte de crise économique internationale. La question est de savoir s'ils seront réceptifs à cet appel.

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