En arrivant au Cambodge, la dépouille de Sihanouk est accueillie par une foule considérable

Les Cambodgiens ont été au rendez-vous pour le rapatriement de la dépouille de Norodom Sihanouk, décédé le lundi 15 octobre à Pékin d'une crise cardiaque. Ils auront attendu des heures sous le soleil pour voir passer le cortège qui achève son trajet au palais royal où le corps du roi-père sera exposé au public durant trois mois.

Avec notre correspondante à Phnom Penh, Stéphanie Gee

Têtes baissées et mains jointes levées, plongées dans un soudain silence troublé par les seules prières des bonzes, avec dignité et respect, des dizaines de milliers de Cambodgiens ont accueilli le cercueil de Sihanouk.

Dans cette foule où se bousculent toutes les générations, des larmes inondent certains visages. Comme d’autres, Narim, 40 ans, a fait le voyage depuis sa province car, « elle aimait beaucoup "monseigneur Papa" », comme l’appellent nombre de ses compatriotes. Elle l'explique l'importance de sa présence : « Je suis très heureuse de voir qu'autant de monde est venu. Il était pour nous le père de la nation. J'irai ensuite au palais royal lui rendre un dernier hommage car je veux voir de mes propres yeux cette personne sacrée. Et si on le voit soi-même, on reçoit sa protection ! »

Chez les plus jeunes, l’importance de cette journée semble toute aussi notable. Même s’ils ne l’ont guère connu, ils n'ignorent rien de la stature de ce roi qui a présidé aux destinées du pays durant plus de six décennies. Pour le jeune Sikoeun, « C'est un jour extrêmement important qui réunit tous les Cambodgiens. Aujourd'hui, le pays a perdu son plus grand homme. Il est le dernier à partir et il n'y en a pas un autre comme lui. »

Comme le jeune Sikoeun, ils sont nombreux à reconnaitre en Sihanouk l’artisan de l’indépendance, du développement et de la paix au Cambodge.

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