Avec notre correspondante à Phnom Penh, Stéphanie Gée
C'est la valse des co-juges d'instruction internationaux à Phnom Penh. L'Américain Mark Harmon sera le troisième à occuper ce poste en seulement neuf mois. Ses deux prédécesseurs, démissionnaires, ont été emportés par la violente polémique suscitée par l'ouverture de deux affaires supplémentaires visant cinq autres cadres khmers rouges, en sus de ceux déjà jugés ou dont le procès est actuellement en cours.
Des mises en examen auxquelles s'oppose fermement le gouvernement cambodgien dont les interférences dans la juridiction à caractère international ont été ouvertement dénoncées par le dernier magistrat en fonction. Sa nomination n'avait d'ailleurs même pas été validée par le Cambodge.
La question aujourd'hui sur toutes les lèvres est de savoir si le nouvel élu, lui étant reconnu par le Conseil supérieur de la magistrature du royaume, réussira là où les autres ont échoué.
Aura-t-il la marge de manœuvre nécessaire pour enquêter de manière efficace et minutieuse sur les deux affaires restantes, hautement controversées, et sortir ainsi le tribunal de l'impasse ?