Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
Les entrepreneurs sud-coréens veulent rouvrir leurs usines de Kaesong le plus vite possible. Ils affirment accumuler des centaines de millions d’euros de pertes, et demandent à leur gouvernement d’accepter les conditions offertes par le régime nord-coréen. Mais malgré l’annonce par Séoul d’une nouvelle session de négociations, certains d’entre eux ne cachent plus en privé leur pessimisme.
Ils ont compris que l’enjeu était plus politique qu’économique : la nouvelle présidente sud-coréenne, Park Geun-hye, surnommée la « dame de fer », tient à montrer sa détermination face à un régime de Pyongyang qui a multiplié les provocations en avril. Elle exige que le Nord prenne ses responsabilités et est prête à abandonner Kaesong pour lui donner une leçon.
Même si les entreprises sud-coréennes du site espèrent une réouverture qui leur permettra de continuer à utiliser une main-d’œuvre qui coûte moins cher qu’en Chine, elles se préparent donc déjà au pire : la fermeture définitive de Kaesong, et la délocalisation de leurs usines en Asie du Sud-Est.