Face au nouvel oléoduc azéri, le Russe Gazprom affiche sa confiance

Une épine dans le pied du géant russe Gazprom : d’ici six ans, l’Europe doit commencer à importer du gaz naturel azéri via le futur gazoduc trans-adriatique TAP. Après des années de tractations, un trio de compagnies occidentales (Total, Statoil et BP) et leur alliée azérie Socar ont confirmé le choix de TAP pour exporter le gaz de la mer Caspienne jusqu'en Italie. Une perspective qui ne semble toutefois pas effrayer Gazprom, qui tenait ce vendredi 28 juin son assemblée annuelle des actionnaires.

Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio

C’est la principale conclusion que tire le patron du géant gazier russe après l’annonce du choix du gazoduc trans-adriatique TAP prévu pour acheminer le gaz de mer Caspienne vers le Vieux continent. Alexei Miller y voit avant tout la fin du projet européen Nabucco, concurrent du russe South-Stream. « Il n’y a plus de projet Nabucco. On en a beaucoup parlé pendant des décennies, mais voilà, il n’existe plus, on assiste à son enterrement », a-t-il déclaré.

Le gazoduc trans-adriatique constituera-t-il une sérieuse concurrence à South Stream, l’ouvrage dont la construction a débuté en décembre dernier et qui doit relier la Russie aux Balkans d’ici 2015 ?

« Les projets du gazoduc TAP n’ont et n’auront aucun impact sur nos plans de réalisation du projet South Stream, assure un Alexei Miller confiant. En particulier sur la capacité prévue de notre gazoduc, qui est de 63 milliards de m³. Nous avons pour cela nos partenaires qui achèteront notre gaz ».

Les livraisons de gaz russe vers l’Europe ont enregistré une augmentation de 10% sur les six premiers mois de l’année. Actuellement, la part de Gazprom sur le marché européen s’établit à 26% : son patron juge réaliste d’atteindre les 33% d’ici 2030.

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