Bangladesh: après le drame du Rana Plaza, le gouvernement ferme 18 usines

Deux semaines après le terrible effondrement de l'immeuble Rana Plaza, qui a fait plus de 900 morts, selon un dernier bilan, le gouvernement a annoncé avoir fermé 18 usines situées dans des locaux qui ne respectaient pas les règles de sécurité. Pour les syndicats de travailleurs du textile, c'est une bonne nouvelle, mais les employeurs doivent maintenant garantir que les ouvriers seront payés et indemnisés.

Avec notre correspondant à Bombay, Sébastien Farcis

Deux des seize usines fermées ces jours-ci à Dacca, la capitale bangladaise, se trouvaient dans le même immeuble. Un bâtiment qui comportait d'importantes fissures, ce qui avait alerté les ouvriers. En temps normal, leurs plaintes n'auraient sûrement pas été entendues, mais suite à l'effondrement tragique du Rana Plaza, le gouvernement a dû agir.

A présent, ces 650 ouvriers se retrouvent au chômage technique. « Nous sommes reconnaissants pour cette fermeture, mais la question des dédommagements pour les ouvriers n'est pas réglée. Or, la plupart des travailleurs de ce bâtiment n'ont déjà pas reçu leur salaire depuis deux mois, se plaint Amirul Amin, le président de la Fédération des syndicats du textile. La direction s'est seulement engagée à régler toutes les sommes "dues" d'ici au 14 mai. Mais nous ne savons pas à quoi cela correspond exactement. »

Le gouvernement a assuré qu'il allait ordonner la fermeture d'autres usines, dans le cadre des inspections menées en ce moment dans tout le Bangladesh. L'objectif est de montrer que cette industrie du textile peut respecter les normes internationales de sécurité et éviter ainsi des sanctions douanières de la part de l'Union européenne ou des États-Unis. Des mesures qui pourraient affecter gravement ce secteur qui représente 10 % du PIB du pays.

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