Avec notre correspondant à Bombay, Sébastien Farcis
Deux des seize usines fermées ces jours-ci à Dacca, la capitale bangladaise, se trouvaient dans le même immeuble. Un bâtiment qui comportait d'importantes fissures, ce qui avait alerté les ouvriers. En temps normal, leurs plaintes n'auraient sûrement pas été entendues, mais suite à l'effondrement tragique du Rana Plaza, le gouvernement a dû agir.
A présent, ces 650 ouvriers se retrouvent au chômage technique. « Nous sommes reconnaissants pour cette fermeture, mais la question des dédommagements pour les ouvriers n'est pas réglée. Or, la plupart des travailleurs de ce bâtiment n'ont déjà pas reçu leur salaire depuis deux mois, se plaint Amirul Amin, le président de la Fédération des syndicats du textile. La direction s'est seulement engagée à régler toutes les sommes "dues" d'ici au 14 mai. Mais nous ne savons pas à quoi cela correspond exactement. »
Le gouvernement a assuré qu'il allait ordonner la fermeture d'autres usines, dans le cadre des inspections menées en ce moment dans tout le Bangladesh. L'objectif est de montrer que cette industrie du textile peut respecter les normes internationales de sécurité et éviter ainsi des sanctions douanières de la part de l'Union européenne ou des États-Unis. Des mesures qui pourraient affecter gravement ce secteur qui représente 10 % du PIB du pays.