Quatorze corps au moins ont été retrouvés par les secouristes sur le site du Rana Plaza, dans la banlieue de Dacca, alors que le bilan de la catastrophe continue de grimper. Aucun survivant n'a été retrouvé depuis dimanche. Selon un haut responsable de l'armée bangladaise, dont plusieurs unités participent aux opérations de secours, ces dernières pourraient prendre encore 12 à 15 jours.
La colère n'est pas retombée dans les rues de Dacca. Des milliers d'ouvriers ont manifesté ce mercredi 1er mai dans le centre de la capitale bangladaise, scandant des slogans pour demander de meilleures conditions de travail, mais aussi la peine de mort pour Mohammed Rana, le propriétaire du Rana plaza. Il est accusé d'avoir forcé les ouvriers à reprendre le travail, malgré les fissures apparentes dans l'édifice au lendemain d'un séisme.
Cette catastrophe, décrite comme le pire accident industriel du Bangladesh, a également provoqué une réaction de l'Union européenne, qui s'est déclarée « extrêmement inquiète » des conditions de travail dans le pays. La représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères a déclaré que l'UE travaillait sur une stratégie pour changer la situation au Bangladesh, notamment par le biais du système de préférences généralisées, ou SPG.
Ce système permet actuellement aux pays en développement de bénéficier de tarifs réduits, voire nuls, à l'exportation. Ainsi, 60 % des exportations de textiles du Bangladesh, une industrie estimée à 15 milliards d'euros, sont à destination de l'Europe.