Avec notre correspondant à New Delhi, Adrien Corta
Les opérations de secours ont dû être brutalement interrompues dimanche soir, au troisième étage du Rana plaza, l'immeuble de la banlieue de Dacca qui s'est effondré, tuant près de 350 personnes mercredi dernier. Les pompiers tentaient d'extraire une femme des décombres lorsqu'un incendie a éclaté, causé par les étincelles de scies à béton. Il a finalement été maîtrisé mais la jeune femme, que l'on estime être l'une des dernières survivantes, a trouvé la mort.
Quatre jours après l'accident, l'espoir de retrouver des proches s'amenuise à présent pour des milliers de personnes qui attendent encore aux abords du site.
Le propriétaire arrêté
La cavale de Mohammed Sohel Rana, le propriétaire, aura elle duré quatre jours. Le propriétaire du Rana Plaza, l'immeuble abritant plusieurs ateliers de textiles qui s'est écroulé mercredi 24 avril avec des centaines de personnes à l'intérieur a été arrêté par une unité paramilitaire alors qu'il tentait de passer la frontière indienne.
Il a été ramené à Dacca en hélicoptère, où il devrait être rapidement traduit devant la justice. C'est la sixième personne arrêtée en lien avec la catastrophe, le pire accident industriel de l'histoire du Bangladesh.
Homme d'affaires influent, entretenant des relations avec les deux principaux partis politiques du pays, Mohammed Sohel Rana avait bâti le Rana Plaza en 2010 sur un terrain marécageux. Obtenant l'autorisation de construire un immeuble de cinq étages, il en avait construit trois de plus, au mépris des normes de sécurité.
L'arrestation applaudie par les sauveteurs
Au lendemain du tremblement de terre qui a endommagé son immeuble, il s'était rapidement rendu sur place, selon plusieurs témoignages, ordonnant à des ouvriers inquiets de reprendre le travail.
Annoncée par mégaphone sur le site de la catastrophe, l'arrestation de Mohammed Rana a déclenché les applaudissements des secouristes, parmi lesquels figurent de nombreux bénévoles. Ces derniers sont à présent engagés dans une course contre la montre pour extraire les derniers survivants encore coincés sous les décombres.