Bangladesh: le macabre bilan de l’effondrement de l’immeuble s’alourdit encore

Les corps de 610 personnes ont été sortis des décombres du Rana Plaza, l’immeuble abritant des ateliers de confection textile qui s’est effondré à Dacca le mercredi 24 avril dernier. C’est la pire catastrophe industrielle qu’ait connue le Bangladesh. Plus d’une douzaine de personnes ont été arrêtées. Les médias bangladais dénoncent les problèmes de vétusté, de non-respect des normes sanitaires et de mauvaise gestion du secteur.

Selon les tout derniers éléments de l'enquête, ce sont des vibrations dues notamment à de gros générateurs qui sont à l'origine de l'effondrement du Rana Plaza. Selon son architecte, le bâtiment était conçu pour abriter un centre commercial et des bureaux, et non des usines textiles. Les planchers n'étaient donc pas assez solides pour supporter le poids des machines et l'usage de générateurs, notamment en raison de fréquentes pannes de courant.

Mépris pour les règles de sécurité

De plus, sur les plans, le bâtiment comportait six niveaux, et non neuf, comme c'était le cas au moment de l'accident. Ce phénomène est malheureusement courant dans le pays. Les propriétaires d'immeubles n'hésitent pas à ajouter des étages supplémentaires en fonction de leur besoin.

De nombreux complexes industriels au Bangladesh sont ainsi construits sur des terrains non conformes, tels que des marais, avec des matériaux de construction de piètre qualité. Le tout sans permis de construire.

Le respect des règles les plus élémentaires de sécurité au travail est par ailleurs l'une des dernières préoccupations de ces propriétaires d'usines. Le Rana Plaza n'est qu'un exemple parmi tant d'autres dans ce secteur textile qui rapporte au pays plusieurs milliards d'euros par an.

Jusqu'ici treize personnes ont été arrêtées et devraient être déférées devant la justice.

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