Le Bangladesh sous pression internationale pour améliorer la sécurité de ses ouvriers

Les enquêteurs ont avancé sur la recherche des causes de l’effondrement de l’immeuble dans la banlieue de Dacca, mercredi 24 avril, qui a coûté la vie à plus de 550 personnes. Conséquence directe du drame : le gouvernement bangladais est désormais sous pression, notamment de l’Union européenne, pour améliorer les conditions de travail de ses ouvriers.

Avec notre correspondant à Bombay, Sébastien Farcis

Le responsable de l'enquête gouvernementale a déclaré, vendredi 3 mai, que l'une des raisons de l'effondrement de l'immeuble Rana Plaza, le mercredi 24 avril dans la banlieue de Dacca, était la présence illégale de gros générateurs d'électricité dans les étages supérieurs. Leurs vibrations auraient fait succomber l'édifice déjà fragilisé, et coûté la vie à près de 550 personnes.

Dans le même temps, la pression internationale se renforce sur le secteur du textile, afin que les conditions de sécurité des millions d'ouvriers bangladais soient améliorées. L'Union européenne a ainsi menacé de retirer au Bangladesh ses privilèges sur les droits de douane.

Remise en cause du statut spécial auprès de l'UE

Le Bangladesh, en tant que pays pauvre, bénéficie en effet d'un statut spécial qui l'exempte de payer les droits de douane sur les produits importés dans l'Union européenne. En 2011, ces importations s'élevaient à 8 milliards d'euros, dont l'énorme majorité est constituée de vêtements.

C'est ce statut que l'Union européenne menace de revoir, ce qui obligerait les exportateurs bangladais à payer 12,5% de droits de douane. Une mesure qui pourrait coûter cher au secteur du textile, qui emploie 3,6 millions d'ouvriers, car l'Union européenne est le premier marché d'exportation du Bangladesh.

Les Etats-Unis mettent également la pression

Mais, pour la diplomatie européenne, l'effondrement tragique du Rana Plaza constitue une preuve de la criminalité qui entoure l'industrie textile, et il n'est plus possible de fermer les yeux. Les Etats-Unis pourraient appliquer une mesure similaire dès le mois prochain, alors que Walt Disney a confirmé qu'il retirait toute sa production du pays.

Le vice-président de l’Organisation internationale du travail (OIT) est quant à lui en mission sur place afin d'inciter les industriels à accepter des améliorations drastiques des conditions de travail des ouvriers.

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