Avec notre correspondant à Séoul, Frederic Ojardias
La Corée du Nord continue ses gesticulations. Après avoir de nouveau annoncé être prêt à des frappes nucléaires sur les Etats-Unis, le régime de Pyongyang a interdit, pour le deuxième jour consécutif, l’accès des ressortissants sud-coréens au complexe industriel de Kaesong, situé sur le territoire du Nord et financé par des entreprises sud-coréennes. Le Nord aurait même posé un ultimatum aux entreprise sud-coréennes, leur intimant de quitter le complexe avant le 10 avril. Un ultimatum démenti par Séoul.
Pression
La Corée du Nord maintient ainsi la pression, mais c’est la seule chose qu’elle peut faire : en dépit de ses menaces, elle n’a pas les moyens de lancer des frappes nucléaires. Et toute attaque militaire de grande ampleur, sur une base américaine ou en Corée du Sud, serait suicidaire étant donné le déséquilibre des forces en vigueur. Ce matin, la population sud-coréenne affiche d’ailleurs le même calme, voire la même indifférence, que ces dernières semaines.
Missile déployé
La Corée du Nord a déplacé un missile à moyenne portée sur sa côte est, c'est-à-dire du côté de la mer du Japon, selon le ministre sud-coréen de la Défense, Kim Kwan-jin.
Ce missile aurait une portée théorique de 4 000 km, ce qui met, en théorie, la base américaine de Guam dans le Pacifique, à distance de tir. C’est sans doute pour cette raison que les Américains ont déployé hier un système antimissile sophistiqué sur leur base.
Selon le ministre sud-coréen, le but de ce missile n’est pas de frapper le territoire américain. L’engin n’a jamais été testé, et la Corée du Nord pourrait ainsi préparer un tir d’essai, ce qui serait une provocation de plus. La date idéale pour le faire serait le 15 avril, date d’anniversaire de Kim Il-sung, le fondateur du régime nord-coréen.
Kim Kwan-jin a assuré qu’il n’y avait aucun signe selon lequel le Nord se prépare à une guerre, mais il a précisé que des provocations limitées de la part de Pyongyang étaient possibles, comme par exemple des accrochages à la frontière. Signe de l’inquiétude des marchés, le principal index boursier sud-coréen a fini la séance sur une baisse de 1,2%.
La Russie appelle à utiliser la voie diplomatique
Moscou regrette que Pyongyang ne respecte pas les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU sur la non-prolifération nucléaire.