Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
Oh Song-il a 34 ans. Il travaillait pour un département de propagande du Parti des Travailleurs, à Pyongyang. Réfugié au Sud en 2010, il est devenu un militant d’une ONG de dissidents, la Radio Ouverte pour la Corée du Nord.
Oh Sung-il assure que les menaces de guerre proférées quotidiennement par le régime ne l’inquiètent pas :« Je suis habitué à cette rhétorique très agressive... En Corée du Nord, on dit que pour survivre, il faut parler " la langue des poings ". C’est ce que fait le gouvernement depuis des années. Je pense que le régime nord-coréen lui-même a peur (d’une agression des Etats-Unis) ! Mais ses menaces ne sont que des mots, je ne crois pas qu’il passera à l’acte.»
Il précise aussi que : « Quant à la population nord-coréenne, plus que la peur d’une guerre, ce qui les ennuie, c’est le fait que pendant ces périodes de tension, la surveillance et les contrôles (dans la rue) sont renforcés. Cela rend juste la vie quotidienne plus difficile que d’habitude.»
Seul bémol :Oh Sung-il fait remarquer que le nouveau dirigeant Kim Jong-un affiche un style plus agressif que celui de son père, Kim Jong-il. Arrivé au pouvoir il y a un peu plus d’un an, Kim Jong-un est jeune, inexpérimenté et donc moins prévisible que ses prédécesseurs.