Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
Cette fureur d’une intensité rare s’explique tout d’abord par la tenue d’exercices militaires conjoints sur la péninsule, organisés en mars et en avril par Séoul et Washington. Ces exercices annuels ont un coût financier pour la Corée du Nord, qui se sent obligée de mettre son armée en état d’alerte et de mobiliser des soldats dont bon nombre se consacrent d’habitude à des activités économiques.
La propagande nord-coréenne se sert aussi du conflit pour donner une stature de chef de guerre au jeune dirigeant Kim Jong-un, qui doit cimenter son nouveau pouvoir, acquis il y a un peu plus d’un an, et s’imposer auprès de ses généraux.
En faisant monter les pressions, le régime espère aussi forcer les Etats-Unis à négocier. Selon les experts, Pyongyang espère ainsi obtenir des aides économiques et un traité de paix qui mettrait formellement fin à la Guerre de Corée, qui s’est achevée en 1953. Mais ses gesticulations ont surtout pour effet de renforcer la posture de défense des deux alliés sud-coréens et américains, qui refusent de se laisser intimider.