Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
Ces nouvelles menaces sont essentiellement une reformulation des provocations verbales déjà proférées par le régime au cours des dernières semaines. Il ne faut pas oublier que les deux Corées n’ont jamais signé de traité de paix depuis la fin de la guerre de Corée, en 1953. Seul un armistice a été signé. Cet accord est d'ailleurs régulièrement déclaré nul par Pyongyang.
Signe que la menace n’est que rhétorique pour le moment : ce samedi matin encore, des centaines d’employés sud-coréens ont traversé sans problème la frontière pour aller travailler sur une zone industrielle conjointe, située au Nord.
Avec ces déclarations, le régime nord-coréen exprime sa colère suite au récent survol de bombardiers furtifs américains B2 sur la péninsule. Il a aussi été rendu furieux par une déclaration de l’armée sud-coréenne, qui s’est dit prête - en cas de provocation armée - à détruire les milliers de statues des dirigeants du Nord, Kim Jong-il et Kim Il-sung.
Il s'agit donc d'une guerre de mots. Laquelle est cependant très utile à Kim Jong-un, qui peut mettre à profit cette atmosphère de guerre larvée pour resserrer les rangs parmi ses soldats, et renforcer son contrôle sur sa propre population.
La Corée du Sud prête à riposter
Le ministère sud-coréen de la Défense a déclaré que les armées du Sud étaient prêtes à riposter à toute provocation et qu'elles surveillaient de très prêt tout mouvement de troupes au Nord. Séoul a précisé qu'aucun mouvement suspect n'avait été détecté pour le moment.
Aux Etats-Unis, pays allié de la Corée du Sud, la Maison Blanche a indiqué dans un communiqué qu'elle prenait « au sérieux » ces menaces du voisin nord-coréen. Puis, elle a confirmé la poursuite « des relations étroites avec son allié sud-coréen. »