Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
La Chine entend jouer le rôle de médiateur entre les deux Corées, et Xi Jinping a compris que Séoul ne lui ferait pas la sourde oreille.
Il n’est pas question de revenir à la « Sunshine policy », qui avait valu un prix Nobel de la Paix au président sud-coréen Kim Dae-jung, à une époque où Séoul considérait que Pékin était le plus court chemin pour gagner Pyongyang.
Mais pas question, non plus, de rester dans une situation dans laquelle la Corée du Nord menace le voisin sud-coréen et les Etats-Unis d’une guerre thermonucléaire.
À Séoul, la présidente Park Geun-hye, fille du dictateur Park Chung-hee, a été élue à la tête d’un parti radicalement opposé aux idées de l’ancien président Kim Dae-jung, le héros des luttes pour la démocratie dans son pays.
Cinq ans de défiance
Mais elle parle couramment le chinois et a fait savoir qu’elle était prête à organiser un sommet avec le Nord, pourvu que cela permette de sortir de l’impasse dans laquelle se trouvent les relations intercoréennes.
Des relations figées par le gouvernement conservateur précédent depuis le naufrage de la navette sud-coréenne Chonean en 2010. Cinq ans à ne plus se parler… Les services secrets sud-coréens ont appris la mort de Kim Jong-il par la presse, comme tout le monde, et la situation n’a jamais été aussi explosive.
Le recours, c’est donc Pékin où un nouveau président n’hésite plus à prendre son téléphone pour qualifier les Coréens du Sud et du nord de « compatriotes ». Sachant aussi que la nouvelle génération de dirigeants chinois reste obsédée par la stabilité de la péninsule et cherche également à sortir de l’impasse avec l’allié nord-coréen, qui ne l’écoute plus depuis longtemps.