Le régime nord-coréen multiplie les gestes belliqueux, en réponse aux nouvelles sanctions votées récemment par le Conseil de sécurité de l’Onu, et à l’annonce des manœuvres annuelles conjointes des armées sud-coréennes et américaines.
L’exercice simule le débarquement d’importantes forces américaines sur la péninsule coréenne, en cas de conflit. Il mobilise 10 000 soldats sud-coréens et 3 500 soldats américains. Ces manoeuvres, majoritairement virtuelles, interviennent quelques jours après de fortes tensions dans la péninsule. Selon le correspondant de RFI, Frédéric Ojardias, ces exercices conjoints doivent durer deux semaines. Ils ont lieu sur terre, sur mer et dans les airs, et incluent des simulations par ordinateur.
Dans ce contexte, le risque des malentendus et d’escalade semble d’autant plus important, que les dirigeants des deux Etats antagonistes sont aux affaires depuis peu et manquent d’expérience. Le dictateur nord-coréen a succédé à son père il y a un peu plus d’un an. La présidente sud-coréenne est entrée en fonction il y a seulement deux semaines.
La Corée du Nord a menacé de remettre en question l'accord d'armistice mettant fin à la guerre de Corée de 1953, en évoquant une «guerre nucléaire préventive». Pour le voisin nord-coréen et le président Kim Jong-Un, ces manoeuvres, même virtuelles, représentent une invasion du Nord par le Sud soutenu par l'allié américain. La ligne de communication en cas d'urgence entre les deux Etats a été suspendue. Cette dernière a été mise en place en 1971 et a déjà été interrompue à plusieurs reprises notamment en 2010. Elle est pourtant utilisée deux fois par jour par la Corée du Nord et la Corée du Sud.
De son côté, la présidente sud-coréenne, Park Guen-Hye juge la situation très grave. Elle a assuré qu'elle répondrait de manière ferme à toute provocation du Nord. Un cabinet ministériel se réunira pour la première fois, ce lundi 11 mars, depuis le début de son mandat, il y a deux semaines.