Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
C’est l’un des initiateurs des réformes dites « 7.1 » qui est réhabilité en Corée du Nord. Pak Pong-ju a fait partie en effet du comité qui a élaboré les mesures du 1er juillet 2002, comprenant la réduction du rationnement des biens de premières nécessités, la hausse des prix officiels, une plus grande autonomie des entreprises publiques et une reconnaissance officielle des marchés privés, manière de tenter de réduire l’écart entre l’économie d’Etat et le marché noir.
En tant que Premier ministre, Pak Pong-ju s’est rendu en Chine du 22 au 27 mars 2005. L’occasion de signer des contrats sur la protection des investissements avec le président chinois Hu Jintao puis avec le Premier ministre Wen Jiabao. L’occasion aussi de visiter la brasserie Yanjing, la bière de Pékin, les usines Nokia et de découvrir Shanghai.
Réalité et à la rigidité du Parti unique
Selon les médias chinois, Pak Pong-ju ne s’est alors pas senti en terrain inconnu. Il faut dire qu’il avait déjà visité la Corée du Sud, trois ans ans plus tôt. Nous sommes alors en pleine politique dite du « soleil qui brille », faite de rapprochements entre les deux Corées. Pak Pong-ju est ministre de l’Industrie et consigne tout ce qu’il peut dans un petit cahier : « Deux yeux ne sont pas suffisants », déclare t-il à l’époque, pour prendre toute la mesure de l’économie sud-coréenne.
Ces belles paroles vont vite se heurter à la réalité et à la rigidité du Parti unique qui gouverne la Corée du Nord. En juin 2006, Pak Pong-ju est suspendu de ses fonctions, puis limogé un an plus tard avant de prendre la gestion du parc pétrochimique de Suncheon, dans la province de Pyeong-an namdo au centre du pays.
Ce lundi, M. Pak a fait son entrée au comité permanent du bureau politique du Parti du travail de Corée avant d’être investi Premier ministre. Ce retour aux affaires, à 74 ans, est interprété par certains comme un geste vis-à-vis de l’allié chinois. La Chine qui pousse la Corée du Nord à des réformes économiques a vivement critiqué le troisième essai nucléaire nord-coréen.