Birmanie : nouvelles violences communautaires

La situation sécuritaire s'est très nettement dégradée depuis une semaine en Birmanie. Malgré le couvre-feu, des bouddhistes et des musulmans se sont affrontés, le 26 mars dans la région de Bago, au nord de Rangoun, la capitale. Ces violences ont éclaté la semaine dernière, dans le centre du pays, et elles ne cessent de s'étendre. Selon un dernier bilan, au moins 40 personnes ont été tuées. Ces violences intercommunautaires sont les plus meurtrières depuis celles d'octobre dernier entre boudhistes et Rohingyas musulmans dans l'Etat Rakhine et qui avaient fait plus de 180 morts et 110.000 déplacés. 

Une simple querelle le 20 mars dernier entre un vendeur musulman et ses clients à Meiktila dans la région de Mandalay a dégénéré en émeutes et règlements de compte, transformant la petite bourgade en véritable zone de guerre.

La vitesse avec laquelle s'est propagée la violence et les images de Meiktila totalement dévastée, témoigne de la fragilité des relations interethniques et surtout du degré d'intolérance religieuse notamment vis-à-vis des musulmans.

Et fait surprenant: des moines boudhistes ont également participé à ce déchaînement de violence qui a duré trois jours. Le bilan est sans appel: des quartiers entiers ont été rasés, des mosquées brûlées, et des milliers de personnes déplacées ( 12.000 selon l'ONU).

Si l'état d'urgence a permis un retour au calme relatif dans cette ville, les violences s'étendent désormais à d'autres régions à plusieurs centaines de kilomètres de Meiktila, y compris dans l'ancienne capitale Rangoun. Les Etats-Unis ont fortement déconseillé à leurs ressortissants de se déplacer dans plusieurs régions du pays.

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