Avec notre correspondant à Rangoon, Rémy Favre
Les autorités ont imposé un couvre-feu pour la deuxième nuit consécutive et la police a du mal à contrôler la situation.
Des centaines de personnes se sont affrontées dans les rues de Meykhtila, mercredi 20 mars, dans des heurts au cours desquels au moins dix habitants de la ville ont péri. Parmi les victimes, on compte un moine bouddhiste, victime de nombreuses brûlures. Une mosquée, une école coranique et un bâtiment du gouvernement ont été incendiés.
Le leader du groupe d’opposition Génération 88 s’est rendu sur les lieux pour appeler au calme et au respect de la loi. Son déplacement traduit une grande inquiétude au sein de la classe politique birmane, qui redoute une contagion de ces violences.
Les locaux semblent partager cette crainte : six cents personnes ont préféré fuir la ville de Meykhtila devant la flambée de violences.
Plus d'une centaine de morts et 120 000 déplacés en 2012
La Birmanie fait face à une résurgence de violences communautaires depuis qu’un gouvernement réformateur est aux affaires, depuis deux ans. L’an dernier, dans l’ouest du pays, plus d’une centaine de personnes ont trouvé la mort dans deux vagues de violences entre musulmans et bouddhistes. Et 120 000 autres avaient dû fuir leurs habitations.
Des déplacés qui ne sont toujours pas rentrés dans leurs villages. Musulmans et bouddhistes vivent là-bas de manière complètement séparée. Pour le moment, le pouvoir se contente de contenir la tension. Il n’a rien fait pour engager le dialogue, ni rapprocher les deux communautés.