Avec notre correspondant à Rangoon, Rémy Fabre
Ce n’est pas le premier bateau qui quitte cette région de l’ouest de la Birmanie, depuis les violences de la semaine dernière. Les départs ne sont pas encore très nombreux, mais ils pourraient s’amplifier, d’après une ONG qui documente les persécutions dont sont victimes les Rohingyas musulmans.
Les Rohingyas fuient l’Etat de l'Arakan depuis des décennies, car la Birmanie les persécute. Elle les considère comme des immigrés illégaux. Le Bangladesh voisin ne les accepte pas : il a fermé sa frontière. Depuis vingt ans, Dhaka n’autorise pas les Nations unies à enregistrer les Rohingyas qui se réfugient au Bengladesh.
La majorité de ces réfugiés Rohingyas vivent donc dans des camps de fortune, où ils n’ont pas accès à l’aide humanitaire des Nations unies. Ils seraient environ 200 000 dans cette situation au Bangladesh.
Les Rohingyas sont refoulés de toutes parts. Certains risquent donc leur vie sur des embarcations de fortune pour immigrer plus loin, en Malaisie, en Indonésie, en Thaïlande.
Ces dernières années, la Thaïlande aurait d’ailleurs refoulé à la mer de nombreuses embarcations Rohingyas, interceptées au large de ses côtes, en violation du droit international. C’est ce qu’ont indiqué plusieurs passagers qui ont survécu à ces voyages clandestins.