Avec notre correspondant à Rangoon, Rémy Favre
La lauréate du prix Nobel de la paix veut déployer plus de forces de l’ordre dans l’Etat de l’Arakan pour empêcher le retour des violences. Davantage de troupes, davantage de sécurité là où des heurts se sont produits. Mais aussi là où ils pourraient encore survenir.
Le communiqué qu’Aung San Suu Kyi signe avec d’autres députés mentionne l’inquiétude de la communauté arakanaise bouddhiste. En revanche, le texte ne parle pas des Rohingyas musulmans qui, d’après les Nations unies, ont le plus souffert de cette crise. Dans un précédent communiqué, le parti d’Aung San Suu Kyi ne nommait pas non plus les Rohingyas en tant que tels, il qualifiait les musulmans de cette région de Bengalis, comme s’ils étaient tous des immigrés venus du Bangladesh voisin.
Aung San Suu Kyi ne propose pas de solutions politiques négociées pour résoudre ce conflit. Elle demande toutefois au gouvernement de s’expliquer sur la manière dont il applique la loi sur la citoyenneté. Une loi qui empêche aujourd’hui les Rohingyas d’obtenir des papiers birmans.
Personne en Birmanie ne prend la défense de la minorité musulmane. Les seuls appels au respect des droits des Rohingyas émanent de quelques ONG, des Nations unies, ainsi que de plusieurs pays de la région qui craignent un afflux de réfugiés sur leur territoire.