En à peine une semaine, la situation sécuritaire s'est nettement dégradée en Birmanie. Les violences qui ont éclaté dans le centre du pays entre bouddhistes et musulmans s'étendent à présent dans d'autres localités, dont certains quartiers de l'ancienne capitale Rangoon.
Selon un dernier bilan, au moins 40 personnes ont été tuées à Meiktila. Ces violences inter-communautaires sont les plus meurtrières depuis celles d'octobre dernier entre bouddhistes et Rohingyas musulmans dans l'Etat Rakhine. Elles avaient fait plus de 180 morts et 110 000 déplacés.
Une simple querelle le 20 mars dernier entre un vendeur musulman et ses clients à Meiktila, dans la région de Mandalay, a dégénéré en émeutes et règlements de comptes, transformant la petite bourgade en véritable zone de guerre. La vitesse avec laquelle s'est propagé la violence, et les images de Meiktila totalement dévastée, témoignent de la fragilité des relations interethniques et surtout du degré d'intolérance religieuse, notamment vis-à-vis des musulmans. Fait surprenant : des moines bouddhistes ont également participé à ce déchaînement de violences qui a duré trois jours.
Le bilan est sans appel : des quartiers entiers ont été rasés, des mosquées brûlées et des milliers de personnes déplacées (12 000 selon l'ONU). Si l'état d'urgence a permis un retour au calme relatif dans cette ville, les violences s'étendent désormais à d'autres régions éloignées de plusieurs centaines de kilomètres de Meiktila, y compris dans certains quartiers de l'ancienne capitale Rangoon. Les Etats-Unis ont fortement déconseillé à leurs ressortissants de se déplacer dans plusieurs régions du pays.