Pakistan : l'ethnie hazara plus que jamais la cible des terroristes sunnites

C’est l’un des attentats les plus meurtriers jamais commis contre les chiites au Pakistan : plus de 80 personnes ont été tuées et 178 autres blessées ce samedi 16 février à Quetta, dans le sud-ouest du pays. Une bombe télécommandée a explosé sur un marché. Ce dimanche matin, les sauveteurs continuent de fouiller les décombres à Quetta et le bilan peut encore s’alourdir.

Avec notre correspondante au Pakistan, Gaëlle Lussiaà-Berdou

Le bilan de l'attentat de Quetta qui a eu lieu ce samedi 16 février risque encore de s’alourdir, en raison du nombre de blessés graves. Outre les 81 victimes décédées, on compte en effet  près de 178 blessés.

L’attentat s’est produit à 18 heures samedi soir, et effectivement, ce dimanche matin, il y avait encore une foule de gens qui fouillaient les décombres. La nuit dernière, les secours ont retrouvé plusieurs victimes qui étaient sous un immeuble qui s’est effondré sous la force de l’explosion.

Lashkar-e-Jhangvi

La déflagration a été provoquée par une bombe qui était placée dans un camion citerne stationné près d’un marché dans un quartier à majorité chiite de Quetta, qui est habité surtout par des membres de l’ethnie hazara régulièrement la cible d’attaques dans la région du Baloutchistan, notamment de la part du groupe armé sunnite Lashkar-e-Jhangvi qui a revendiqué cet attentat d’hier soir.

Lashkar-e-Jhangvi est un groupe officiellement interdit au Pakistan, qui continue à commettre des attaques contre les chiites.

Ce matin, la presse pakistanaise fait sa Une sur cet attentat et elle rappelle qu’il survient à peine plus d’un mois après un autre attentat également très meurtrier.

Pouvoir central

D’ailleurs le même groupe Lashkar-e-Jhangvi avait aussi revendiqué le double attentat qui avait fait plus de 90 morts. C’était à proximité et à l'intérieur d'un club de billard, également à Quetta. Après cette attaque, les familles des victimes avaient refusé d’enterrer leurs morts et avaient organisé un sit-in pendant plusieurs jours.

Un peu partout dans le pays, s'étaient déroulées des manifestations pour protester contre l’incapacité du gouvernement à protéger la minorité chiite. En réponse, Islamabad avait démis de ses fonctions le gouvernement provincial du Baloutchistan.

C’est donc désormais le pouvoir central à Islamabad qui administre directement la province. Manifestement cela n’a pas suffi à empêcher l’attentat qui s’est produit hier. Et d’ailleurs une journée de deuil a été déclarée dans toute la province du Baloutchistan.
 

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