Pakistan: ouverture d’une enquête judiciaire sur la mort d’un employé anti-corruption

Le gouvernement pakistanais a ouvert une enquête judiciaire sur la mort d’un employé du comité anti-corruption censé faire la lumière sur des allégations concernant le Premier ministre. Kamran Faisal a été retrouvé pendu chez lui la semaine dernière. L’autopsie a conclu à un suicide, mais la famille et les amis de la victime n’y croient pas.

Avec notre correspondante à Islamabad, Gaëlle Lussia Berdoux

Kamran Faisal a été retrouvé mort le 18 janvier. Il faisait partie de l’équipe qui enquête sur une affaire de pots-de-vin qu’aurait reçus l’actuel Premier ministre, Raja Pervez Ashraf, à l’époque où il était ministre de l’Énergie.

Selon son employeur, il avait demandé à être retiré de ce dossier sensible, et il souffrait de stress et de difficultés psychologiques.

La famille et les amis de l’enquêteur rejettent l’idée qu’il puisse s’être suicidé. Son père affirme qu’il avait des marques aux poignets quand il a été retrouvé mort, comme s’il avait été ligoté, et doute qu’une enquête judiciaire ne suffise à éclaircir les circonstances du décès.

Protestation des employés du bureau anti-corruption

Au bureau du comité anti-corruption à Lahore, dans l’est du pays, des employés ont refusé de travailler ce lundi en signe de protestation, réclamant une enquête transparente et indépendante.

Mardi dernier, à quelques mois d’élections générales, la Cour suprême avait fait craindre une nouvelle crise politique en demandant l’arrestation du Premier ministre dans cette affaire qui remonte à la fin des années 2010.

Mais deux jours plus tard, le comité anti-corruption refusait de procéder à cette arrestation, affirmant que les preuves rassemblées étaient insuffisantes pour la justifier. L’examen du dossier doit reprendre mercredi.

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