Pakistan: le Premier ministre Raja Pervez Ashraf sous le coup d'un mandat d'arrêt pour corruption

Le Pakistan est plongé dans une nouvelle crise politique alors que la Cour suprême a lancé un mandat d’arrêt contre le Premier ministre Raja Pervez Ashraf dans une affaire de corruption. Ce retournement arrive alors même que des dizaines de milliers de manifestants ont déferlé, hier lundi 14 janvier, sur la capitale Islamabad, pour réclamer des réformes démocratiques et la dissolution de l’Assemblée nationale.

Avec notre correspondante à Islamabad, Gaëlle Lussiaà-Berdou

Raja Pervez Ashraf est accusé d’avoir reçu des pots-de-vin lors de l’octroi de contrats à l’époque où il était ministre de l’Energie. Les audiences dans cette affaire duraient depuis longtemps, menées par le juge en chef de la Cour suprême, connu pour ses décisions défavorables au gouvernement.

Ce mandat d’arrêt arrive à point nommé pour les dizaines de milliers de manifestants qui ont installé depuis hier lundi un sit-in dans la capitale. Ils réclament notamment la démission du gouvernement.

A son tour, l’ancien joueur de cricket devenu politicien en vue, Imran Khan, demande maintenant le départ du président Asif Ali Zardari.

L’avenir politique du Pakistan est désormais l’objet de toutes les spéculations. Le pays, qui a connu dans ses 65 ans d’histoire une alternance de gouvernements civils et militaires, doit tenir des élections générales au printemps. Si elles se passent comme prévu, ce sera la première fois qu’un Parlement élu termine son mandat.

Si un scrutin est déclenché, un gouvernement intérimaire doit entrer en fonction le temps de mener les élections. Son mandat pourrait être prolongé au-delà des trois mois prévus. A tout moment, l’armée, très puissante au Pakistan, pourrait aussi entrer en scène.

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