La place Shahbag, au centre de Dacca, était noire de monde, samedi. Quand la dépouille du blogueur Ahmed Rajib Haider est arrivée sur les lieux, la foule a entonné des chants patriotiques et a crié vengeance : « Pendez tous les islamistes », pouvait-on lire sur de nombreuses pancartes brandies par les manifestants.
La famille d’Ahmed Rajib Haider a accusé les islamistes d'être derrière son assassinat. Figure importante du mouvement de contestation, le jeune homme avait été à l'origine de plusieurs grandes manifestations au Bangladesh.
Ce mouvement réclame la peine de mort pour les islamistes reconnus coupables de crimes de guerre, commis durant la lutte de l'indépendance au début des années 1970. Le tribunal spécial, devant lequel les douze accusés islamistes sont jugés, avait, dans un premier temps prononcé des peines de prison à perpétuité, jugées insuffisantes par une grande partie de la population.
Entre temps, la contestation a pris de l'ampleur : d'importantes manifestations ont paralysé samedi d'autres villes du pays et le déploiement des forces de sécurité a, lui, aussi été beaucoup plus important que les jours précédents.