Après une journée de grève générale prolongée ce lundi à l'appel de l'opposition, d'importantes manifestations ont eu lieu dans la ville de Sylhet au nord-est de la capitale Dacca.
Armée de bâtons et de pierres, la foule a attaqué un poste de police et détruit plusieurs bâtiments gouvernementaux. Les forces de l'ordre ont riposté, deux manifestants sont morts et plusieurs dizaines de personnes ont été blessées. Par ailleurs, dix membres de l'opposition ont été arrêtés, selon la police.
C'est la disparition il y a six jours d'un haut responsable du parti de l'opposition, le Bangladesh Nationalist Party, qui a mis le feu aux poudres. Ilias Ali, le chef régional du BNP et son chauffeur ont disparu mardi dernier sans laisser de trace. Leur véhicule a été retrouvé abandonné dans la rue.
Cette disparition complique davantage la fragile démocratie bangladaise, dont l'histoire a été marquée par de multiples coups d'Etat depuis son indépendance en 1971. Le gouvernement, avec à sa tête Sheikh Hasina, accuse le BNP de sa grande rivale Khaleda Zia, l'ancienne Premier ministre, de cacher Ali pour provoquer l'anarchie.
Plusieurs organisations des droits de l'homme rapportent des disparitions de politiques et d'hommes d'affaires au Bangladesh et dénoncent un manque flagrant d'investigation pour les retrouver.