De notre correspondant à Vienne, Blaise Gauquelin
Depuis la mort de Kim Jong-il en décembre 2011, le régime nord-coréen avait besoin de faire une démonstration de force auprès de sa population. Mais la puissance de l’explosion a surpris Lassina Zerbo, un expert de l’Agence de contrôle des essais nucléaire, l’organisme onusien basé à Vienne qui détecte les essais atomiques. « Cette explosion est deux fois plus grosse que celle réalisée en 2006 », a précisé l’expert.
L’Agence de contrôle des essais nucléaires dispose aujourd’hui de 160 capteurs sismographiques répartis dans le monde, contre 22 seulement en 2006. Ses analyses sont donc plus rapides et plus précises qu’auparavant.
Une « menace claire »
Tibor Toth, secrétaire exécutif de l’Agence de contrôle, évoque une « menace claire » pour la paix et pour la sécurité et « regrette cet essai nucléaire ». « Nous sommes dans un millénaire où l’ensemble de la communauté internationale accepte de ne plus pratiquer d’essai nucléaire. La Corée du Nord est le seul pays à ne pas respecter ce principe, et ce pour la 3e fois », a ajouté Tibor Toth.
Les analystes de l’ONU sont en train d’étudier la portée de l’essai nucléaire. Ils ont encore besoin de 48h pour tirer un bilan scientifique complet. Mais ils sont cependant sûrs d’une chose : la Corée du Nord a réussi son essai nucléaire.