Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Ce n’est pas la première fois que Pékin tape du poing sur la table, et ce n’est pas la première fois non plus que ce genre d’avertissement tombe dans l’oreille d’un sourd à Pyongyang, la capitale de la Corée du Nord. La chose est toutefois suffisamment rare pour être signalée.
« Si la Corée du Nord se livre à de nouveaux essais nucléaires, la Chine n'hésitera pas à réduire son aide », écrit le Huanqiu Shibao (Global Times dans sa version anglaise), dans un éditorial paru vendredi 25 janvier. Et de poursuivre : « Il semble que la Corée du Nord n’apprécie pas les efforts de la Chine, (…) laissons donc la Corée du Nord à sa colère ! »
Cet avis est partagé par de nombreux commentateurs, et notamment par Ruan Cishan, rédacteur en chef àPhoenix TV(Hong-Kong) : « La Chine n’a jamais considéré la Corée du Nord comme un allié », affirme ce dernier. En septembre dernier déjà, Liang Guanglie, le ministre chinois de la Défense, indiquait que la Chine s’opposait au développement de l’arme nucléaire par la Corée du Nord.
Une première réaction chinoise avait suivi, lors de l’essai de mise en orbite d’un satellite nord-coréen, le 13 avril dernier. La tentative avait échoué, mais Pékin avait alors réduit son aide alimentaire de 100 000 à 10 000 tonnes de riz, probablement en réponse au tir effectué par l’allié communiste.
Pékin est d’autant plus froissé par les dernières déclarations de Pyongyang, que le texte adopté aux Nations unies la semaine dernière est aussi le fruit d’une forte mobilisation de la diplomatie chinoise, qui souhaitait atténuer les sanctions décidées par la communauté internationale à l'encontre de la Corée du Nord.