De notre correspondante à Islamabad, Gaëlle Lussiaà-Berdou
Depuis maintenant près de quatre ans, la Cour suprême du Pakistan enjoint au gouvernement de demander aux autorités suisses de rouvrir cette affaire de détournement de fonds qui remonte aux années 90. Une affaire qui concernait non seulement le président Asif Ali Zardari, mais aussi sa femme, Benazir Bhutto.
L’affaire avait déjà coûté son poste au Premier ministre Yusuf Raza Gilani, en juin, parce qu’il refusait de se plier aux demandes de la Cour. Son successeur, Raja Pervez Ashraf, l’avait fait mais en invoquant l’immunité du président.
Soupçons de corruption
Les autorités suisses ont donc donné raison au Parti du peuple pakistanais, au pouvoir. Mais cette immunité pourrait être de courte durée puisque des élections générales sont prévues au printemps au Pakistan, où le parti du président est l’objet de nombreux soupçons de corruption.
Le Premier ministre lui-même est accusé d’avoir reçu des pots-de-vin lors de l’attribution de contrats à l’époque où il était ministre de l’Energie. La Cour suprême avait d’ailleurs réclamé son arrestation il y a quelques semaines. Demande pour l’instant restée lettre morte.