Avec notre correspondant à Rangoon, Rémy Favre
380 fonctionnaires mis sous les verrous, 5 000 autres congédiés : après 21 mois d’enquête publique, ces chiffres - bien qu'invérifiables - sont avancés par le gouvernement birman. Celui-ci a pris des initiatives pour combattre la corruption. En théorie, les ministres doivent maintenant déclarer leur patrimoine, un bureau anti-corruption a été créé cette semaine, et une loi anti-corruption est en préparation.
Reste à voir si ces initiatives institutionnelles, au sommet de l’Etat, vont avoir un impact sur la vie quotidienne des Birmans. Pour le moment, cela ne semble pas être le cas. Si l'on en croit Transparency International, le secteur public birman est le 5e plus corrompu au monde, et la situation ne s’est pas améliorée ces dernières années. Seuls le Soudan, l’Afghanistan, la Corée du Nord et la Somalie font moins bien que la Birmanie.
Ces mauvaises pratiques découragent les investisseurs, au moment où la Birmanie s’ouvre à eux. L’été dernier, l’opposante Aung San Suu Kyi avait conseillé aux hommes d’affaires étrangers de ne pas investir en partenariat avec l’entreprise publique qui exploite le gaz et le pétrole en Birmanie.