Birmanie: le CICR va pouvoir reprendre ses visites des prisons

Pour la première fois, un président du CICR effectue une visite officielle en Birmanie cette semaine. Le Comité international de la Croix-Rouge devrait recommencer à rendre visite à des prisonniers birmans et à suivre leurs conditions de détention. Cela n’était plus arrivé depuis 2005, quand la junte militaire au pouvoir exigeait que le personnel du CICR soit accompagné lors des visites. Le pouvoir birman a, semble-t-il, accepté les conditions de travail dans lesquelles le CICR opère habituellement.

De notre correspondant à Rangoun, Rémy Favre

Peter Maurer, le président du CICR, l’assure : ses équipes pourront inspecter une première prison birmane « très bientôt », « dès la semaine prochaine », ose-t-il espérer. Le CICR va d’abord développer un programme pilote qu’il espère étendre pour observer de plus en plus de prisons. La Birmanie compte 43 complexes carcéraux.

Peter Maurer a évoqué ce projet directement avec le président birman, Thein Sein : « Je considère que nous avons le même point de vue au sujet des conditions dans lesquelles le CICR inspectera les prisons. Ces conditions seront, en Birmanie, les mêmes que celles dans n’importe quel autre pays ».

Le CICR ne fait pas de visites fortuites. Ses équipes s’annoncent avant de se présenter dans les prisons. « Désormais, explique Georges Paclisanu, représentant du CICR à Rangoun, nous allons pouvoir nous entretenir et interroger de manière privée les détenus. Le fait de pouvoir parler en privé avec n’importe quel prisonnier qui le souhaite est au cœur de la mission du CICR ».

Le CICR a par ailleurs demandé un accès aux zones de conflit en Birmanie, notamment dans l’Etat Kachin, au nord, où l’armée mène des raids aériens contre un groupe rebelle depuis fin décembre. Aucune modalité concrète n’a été fixée. Le pouvoir birman a toujours souhaité écarter les témoins, notamment étrangers, de ces zones de combat.

Partager :