Avec notre correspondant à Manille, Gabriel Kahn
C’était une loi très attendue, particulièrement par les familles des milliers de personnes disparues entre les mains des forces de l’ordre aux Philippines depuis les années 1970.
Cette loi criminalise les disparitions forcées, répondant ainsi à des recommandations formulées depuis des années par des organisations de défense des droits de l’homme.
Elle est destinée à punir d’une peine pouvant aller jusqu’à l’emprisonnement à vie les enlèvements, tortures et crimes commis par les forces de l’ordre. Elle rend également illégaux les centres de détention secrets et oblige l’Etat à faire l’inventaire de tous les prisonniers et des lieux où ils sont détenus. Les enlèvements et assassinats par les forces de l’ordre sont courants aux Philippines. Ils n’ont pas cessé depuis la prise de fonction du président Benigno Aquino III en juin 2010.
Selon des organisations de défense des droits de l’homme, onze activistes ont encore disparu depuis 2010. La famille de l’un d’entre eux, Jonas Burgos, porté disparu depuis son enlèvement en 2007, s’inquiète notamment du fait que l’un des généraux soupçonnés d’avoir participé à cet enlèvement ait été récemment promu à la tête des services de renseignement du pays.