Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Shinzo Abe, le revenant, l’ancien et éphémère Premier ministre, obtient une deuxième chance de diriger la troisième économie du monde. Il souffre de coliques ulcéreuses hémorragiques graves. La dernière fois, les violentes douleurs qui le frappaient l’avaient contraint à démissionner au bout de dix mois.
La traversée du désert, pour son Parti libéral-démocrate n’aura duré que trois ans. Auparavant, le parti conservateur avait dominé la vie politique japonaise pendant un demi-siècle.
S’il obtient une majorité absolue de sièges avec le Kometo le parti de la secte bouddhiste Soka Gakkai, le parti libéral-démocrate aura carte blanche pour gouverner.
Les Japonais renvoient dans les oubliettes de l’histoire le Parti démocrate de centre-gauche. Il aura consumé trois Premiers ministres en trois ans. Aucun d’entre eux ne sera parvenu à sortir le pays d’un quart de siècle de déclin économique relatif.
Reste à savoir si le parti conservateur de Shinzo Abe fera mieux. Son programme économique est très vague et risque de conduire le pays à la ruine budgétaire.
La droite japonaise, que l'on pouvait encore récemment qualifier de «classique», en est venue à adopter des prises de positions de plus en plus nationalistes. Ce nationalisme, surtout dirigé contre les voisins coréens et chinois, a été exacerbé ces derniers mois par la crise autour des îles Senkaku, en mer de Chine orientale, contrôlées par le Japon mais revendiquées par la Chine