Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
L’avion de surveillance maritime chinois, un bimoteur Harbin, est entré dans l’espace aérien japonais pour survoler les îles Senkaku.
En mer, il ne se passe pas de jour sans que des bateaux chinois ne violent les eaux territoriales japonaises autour de ces mêmes îles.
Aussitôt, huit chasseurs japonais F15 Eagle ont décollé. L’avion chinois a quitté l’espace aérien japonais sans incident.
Le bimoteur chinois avait été aperçu par des garde-côtes japonais. Ils ont demandé à l’avion de quitter l’espace aérien japonais. Le pilote chinois a répondu que l’espace survolé au-dessus des îles était chinois.
Le Japon a décidé d’équiper ses garde-côtes de huit autres patrouilleurs et de trois autres hélicoptères pour répondre aux violations de son espace maritime par des bateaux de surveillance chinois.
La présence d’un avion chinois au-dessus des îles Senkaku intervient un jour après le tir d’une fusée nord-coréenne. Celle-ci a survolé l’espace japonais d’Okinawa, qui abrite les plus grandes bases américaines installées sur le sol japonais.
Les îles Senkaku dépendent administrativement d’Okinawa. Les bases d’Okinawa servent à surveiller la Chine et la Corée du Nord.
Pour Pékin, une opération « normale »... Quatre petites minutes et puis s’en va… Le passage de l’avion de reconnaissance chinois au-dessus des îles Diaoyu/Senkaku n’est pas une erreur de trajectoire. L'appareil, le B-3837 appartient à l’administration nationale chinoise des océans.
Il est entré dans l’espace aérien japonais alors que les sirènes de Nankin commençaient à retentir dans le sud-est de la Chine pour commémorer le massacre du 13 décembre 1937 perpétré par l’armée japonaise. En réaction, les chasseurs F15 ont donc décollé de leur base d’Okinawa.
Dialogue de sourds à la radio. Les Japonais : « Veuillez quitter l’espace aérien nippon immédiatement ». Réponse des Chinois : « Nous ne faisons que patrouiller au-dessus de notre territoire ». L’opération, appuyée par quatre navires chinois près des « îles de la discorde » a été qualifiée de « normale » par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères cet après-midi à Pékin.
Le web chinois salue de son côté la bravoure des pilotes : « Il faut y aller plus souvent pour que les Japonais s’habituent », écrit ainsi un abonné au réseau social weibo. Une opération de communication également réussie pour le nouveau numéro un chinois Xi Jinping, dont les internautes ont salué la fermeté vis-à-vis de Tokyo.
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(Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde)