Taiwan s'invite dans la crise sino-japonaise sur les îles Diaoyu-Senkaku

La tension ne retombe pas en mer de Chine. Après l’incursion lundi de bateaux chinois dans les eaux territoriales japonaises, au large des iles Diaoyu (pour Pékin) et Senkaku (pour Tokyo), une quarantaine de bateaux de pêche taïwanais, escortés par des gardes-côtes, sont arrivés sur place à leur tour. À l’image de la Chine, Taiwan revendique l’archipel contesté. Pékin et Taipei, les deux ennemis historiques, semblent avoir décidé de mettre une pression commune sur le Japon, qui compte nationaliser les iles Diaoyu-Senkaku.

Avec notre correspondante à Shangai, Delphine Sureau

« Nous jurons de défendre les îles Diaoyu ». Voilà ce que l'on peut lire sur les drapeaux et les banderoles accrochés aux dizaines de bateaux taïwanais qui sont entrés dans les eaux territoriales japonaises, protégés par des navires des garde-côtes.

Alors que la flotte approchait de l’archipel contesté, les Japonais l’ont averti qu’elle ne devait pas aller plus loin. Ils ont reçu pour réponse : « Ce sont les eaux de la République de Chine – le nom officiel de Taiwan - et nous sommes ici de plein droit ». Taïpei estime qu'historiquement, la Chine a hérité des îles Diaoyu-Senkaku et qu’il peut donc en réclamer la propriété.

Jamais autant de bateaux taïwanais n’avaient osé approcher si près de l’archipel contesté. Ils étaient soixante-dix au départ de Taiwan lundi, bien décidés à revendiquer leur droit à la pêche dans cette zone très poissonneuse. D'autres pêcheurs les ont rejoints en chemin. Ce sont donc près de cent navires qui gravitent désormais dans la zone.

La provocation est énorme et elle complique une situation déjà très tendue entre la Chine et le Japon, le jour où Tokyo a justement envoyé à Pékin son vice-ministre des Affaires étrangères pour tenter d’apaiser la situation.

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