Avec notre correspondante à Shanghai, Delphine Sureau
L’ancien chef de la police de Chongqing (dans le centre de la Chine), le bras droit du sulfureux Bo Xilai, a été reconnu coupable – entre autres – de corruption. En Chine, la corruption est passible de la peine de mort. S’ajoute à cela, la dissimulation d’un meurtre, une défection, et des écoutes téléphoniques illégales de dirigeants du parti.
Mais, en fournissant des preuves contre la famille Bo Xilai, Wang Lijun a réussi à sauver sa tête. Dès la fin de son procès la semaine dernière, le procureur annonçait la clémence.
Ses révélations ont permis de condamner Gu Kailai, l’épouse de Bo Xilai, à la peine de mort avec sursis pour l’empoisonnement d’un homme d’affaires britannique en novembre dernier. Gu Kailai avait demandé à Wang Lijun de couvrir ce meurtre. Ce dernier s’est exécuté, mais quand il a fait part de ses doutes à son patron Bo Xilai, ce dernier l’a giflé et menacé. Wang Lijun s’est alors réfugié dans un consulat américain où il a passé près de 36 heures.
L’épisode de la gifle a été officiellement raconté par les autorités. L’étau commence donc à se resserrer autour de Bo Xilai. Pour l’instant, Bo Xilai ne fait l’objet que d’une enquête interne au Parti communiste. Habituellement, le cas des hauts dirigeants se règle en interne.
Mais ici, le nom de Bo Xilai a clairement été mentionné par Wang Lijun devant ses juges. Cela voudrait dire, selon les analystes, que l’on se dirigerait vers un procès. Bo Xilai serait exclu du parti, et mis en examen probablement pour complicité de meurtre.
Quand ? La question reste délicate puisque le PC chinois doit tenir très bientôt son 18e congrès, au cours duquel une nouvelle génération de dirigeants prendra le pouvoir.
La date officielle de ce congrès n’a d’ailleurs toujours pas été communiquée, signe de l’embarras des autorités chinoises.