Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Détournement de la loi à son profit, défection, abus de pouvoir et corruption. Tous ces chefs d’accusation visent l’ancien bras droit de Bo Xilai, selon l’agence Chine Nouvelle.
C’est d’abord sa défection qui a fait trembler le régime chinois. Wang Lijun est en effet l’homme par qui le scandale est arrivé. A Pékin, tout le monde se souvient de cette scène rocambolesque en février dernier, quand l’ancien chef de la police de Chongqing (qui s’était fait licencier quelques jours plus tôt par son ex-mentor Bo Xilai) est allé se réfugier dans le consulat américain de Chengdu.
Wang Lijun y était resté 24 heures, alors que le bâtiment était cerné par des dizaines de véhicules de la police armée. Qu’a-t-il dit aux Américains ? Mystère... Une chose est sûre, c’est le début de la chute du clan Bo.
Le numéro un du Parti communiste de Chongqing va en effet être suspendu de ses fonctions dans la foulée, avant que son épouse Gu Kailai ne soit condamnée à mort avec sursis, le mois dernier. Elle est reconnue coupable du meurtre d’un homme d’affaires britannique.
C’est lors de cette première audience qu’on a appris que l’ancien flic aurait été mis au courant du meurtre de l’Anglais Neil Heywood. Wang a « négligé son devoir » afin de camoufler l’assassinat, dit l’agence Chine Nouvelle. Il est aussi accusé d’avoir abusé des techniques d’enquête, ce qui laisse entendre qu’il aurait pu mettre sur écoute des responsables du Parti.
Avec cette nouvelle phase dans l’affaire, les autorités semblent vouloir faire le ménage avant le grand congrès du Parti cet automne. C’est à cette occasion que pourrait d’ailleurs être fixé le sort de Bo Xilai, et probablement son exclusion du PC avant un procès.