Difficile de croire à une coïncidence : Pékin est censé avoir racheté la carcasse du porte-avions soviétique Varyag à l'Ukraine il y a 14 ans, en 1998, et avoir commencé à travailler dessus en 2002.
Dix ans plus tard, le bâtiment est remis à l'armée chinoise très exactement au moment où les tensions sont au plus haut avec le Japon, qui plus est sur une question qui concerne le porte-avions, puisque Numéro 16 (son nom provisoire) pourrait très bien, si l'envie l'en prend, aller mouiller du côté des îles Diaoyu-Senkaku, au centre des tensions sino-japonaises.
Mais Pékin a toujours affirmé que le bâtiment ne serait utilisé que pour s'entraîner et pour faire de la recherche, et qu'il ne constitue en rien une menace pour ses voisins. Pékin qui, d'un autre côté, revendique la quasi-totalité de la mer de Chine, ce qui a occasionné depuis plus d'un an nombre d'incidents avec le Japon, mais aussi avec le Vietnam et les Philippines.
On imagine mal l'Armée populaire de libération laisser ce nouveau symbole de sa puissance et de sa modernisation en cale sèche, d'autant que, depuis un an, les Etats-Unis se redéploient fortement dans la région. Washington a d'ailleurs déjà demandé à Pékin pourquoi il avait tellement besoin d'un porte-avions.