Avec notre envoyé spécial à Tokyo, Christophe Paget
Le premier constat est que les Japonais, même les jeunes, en ont assez de l'instabilité ministérielle. Waturu, 22 ans, confirme : « Le Japon change de premier ministre tout le temps. La durée, c’est important. J’aimerai que le prochain ait un mandat aussi long que Koizumi, 6 ans ».
Plus que la crise, c'est le TPP qui revient le plus souvent dans les discussions, le TPP, l'accord transatlantique de commerce qui propose d’annuler toutes les taxes. Yasuki est contre mais fataliste : « Pour les agriculteurs et le riz, qui est actuellement protégé, ce ne serait pas une bonne chose. Je ne sais pas trop ce que les politiciens proposent, mais les autres pays ont déjà signé : seul, le Japon ne ferait pas le poids »
Et le Japon doit faire le poids, politiquement aussi pour Hiroshi, qui va voter pour le PLD, le parti de droite. « Pour moi, ajoute-t-il, il faut un Japon fort face à la Chine, la Corée et la Russie, même si je l’avoue, sur la question nucléaire, le PLD n’est pas très recommandable ».
La question nucléaire, justement... Elle semble désemparer les Japonais, à l'image de Kenji, qui tient un restaurant de suchis : « Je voudrais, dit-il, voter pour la personne qui a le discours le plus clair là-dessus, mais les partis restent flous. Mais si on ne règle pas ce problème, l’économie ne va jamais se rétablir. Et il y a toujours des gens de Fukushima qui dorment dans des logements provisoires, c’est insupportable ».