Les politiques japonais se pressent au sanctuaire de Yasukuni pour ranimer la flamme du nationalisme anti-chinois

Deux ministres japonais et des dizaines de parlementaires se sont rendus, ce jeudi 18 octobre, au sanctuaire de Yasukuni à Tokyo, considéré par la Chine et la Corée du Sud comme le symbole du militarisme japonais durant la Seconde Guerre mondiale. La Chine et la Corée du Sud ont aussitôt dénoncé un geste qui va, selon eux, empoisonner encore davantage des relations bilatérales déjà malmenées par des tensions territoriales.

Avec notre correspondant à Tokyo,Frédéric Charles

Face à la colère chinoise alors que des destroyers et des frégates encerclent ce jeudi les îles administrées par le Japon, mais revendiquées aussi par Pékin, le monde politique japonais se radicalise.

A Yasukuni sont honorés des morts pour la patrie, mais aussi sept criminels de guerre pendus par les alliés à la fin de la Seconde Guerre mondiale. « Nous nous retrouverons à Yasukuni », lançaient les kamikazes partant pour leur dernière mission.

La mission des politiciens japonais de gauche comme de droite aujourd'hui est de se rendre à Yasukuni et de sonner un réveil du nationalisme anti-chinois, en réponse au nationalisme anti-japonais en Chine.

Le Premier ministre Yoshihiko Noda refuse pourtant d’admettre l’existence de tout conflit territorial avec la Chine. Hier, mercredi, Shinzo Abe, l’ancien Premier ministre (du 26 septembre 2006 au 26 septembre 2007) a fait lui aussi le pèlerinage de Yasukuni. Et il pourrait redevenir Premier ministre. La dernière fois, il s'était distingué par son négationnisme niant l’implication de l’armée impériale japonaise dans la prostitution de jeunes femmes asiatiques durant la guerre.

Incapable de sortir le Japon de son déclin économique, le pouvoir politique à Tokyo recourt à la valeur sûre du nationalisme alors qu’à tout moment, le conflit territorial avec la Chine peut très mal tourner.

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