Avec notre correspondant à Rangoon, Rémy Favre
Aung San Suu Kyi a adopté une attitude très mesurée. Elle a condamné l’usage de la force, car des dizaines de manifestants ont été brûlés par des gaz lacrymogènes. Elle a parallèlement réclamé des explications sur les raisons des violences policières lors des manifestations d'opposants à une mine de cuivre gérée par une société mixte birmane et chinoise.
Mais, sur le terrain, jeudi et vendredi, Aung San Suu Kyi a laissé entendre que les contrats commerciaux que le gouvernement birman avait passés sous le précédent régime militaire devaient être honorés. Ce qui signifie qu’elle n’appelle pas à la fermeture du site minier, comme le réclament pourtant les riverains. Des riverains qui, depuis l’été 2012, dénoncent les conséquences environnementales et sociales de cette mine de cuivre.
Cette commission d’enquête devra faire la lumière sur les violences policières et formuler des recommandations pour la suite du projet. Aung San Suu Kyi a déjà donné son avis sur ces deux points. Elle dénonce la violence, mais elle ne remet pas en cause l’existence de cette mine. En la nommant à la tête de cette commission, le gouvernement espère assurer la poursuite du projet industriel tout en calmant la contestation dans le pays. Car des dizaines de moines protestent publiquement dans plusieurs grandes villes de Birmanie malgré les excuses de la police.