Birmanie: des manifestants contre un projet minier dispersés violemment

La transition politique en Birmanie ne se fait pas sans heurts et sans faux pas. Le régime autorise la contestation, mais dans une certaine limite seulement. La police a violemment dispersé, tôt ce jeudi matin 29 novembre, un groupe de manifestants qui protestaient depuis l’été contre l’expansion d’un projet minier dans cette région. Il y a eu plusieurs dizaines de blessés.

Avec notre correspondant à Rangoon, Rémy Favre

La police a délogé six campements de manifestants aux abords de la mine de cuivre quelques heures avant l'arrivée de la Prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi. Elle souhaitait entendre, sur le terrain, les revendications des manifestants qui se plaignent de vols de terres. Les forces de l'ordre ont utilisé des canons à eau et des gaz lacrymogènes. Au moins 27 personnes ont été hospitalisées. Toutes souffrent de brûlures.

Le régime birman voulait mettre fin à un mouvement qui visait directement l'armée et le puissant allié chinois, car le projet d'expansion de la mine de cuivre de Monywa est menée par une entreprise chinoise, ainsi qu'une société militaire birmane.

L'armée n'a plus le pouvoir officiellement en Birmanie, mais elle joue toujours un rôle majeur, notamment dans l'économie. Un rôle de plus en plus contesté, puisque le parti d'Aung San Suu Kyi réclame plus de transparence dans la gestion de l'économie, notamment dans le secteur gazier. Il demande aussi aux entreprises étrangères la plus grande prudence avant d'investir en partenariat avec des entreprises birmanes, ce qui signifie éviter celles qui alimentent la corruption.

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