Nombreuses arrestations après une manifestation contre un projet d’exploitation de cuivre en Birmanie

La Birmanie s’ouvre. Elle autorise la population à manifester. Mais cette liberté est limitée, encadrée. La preuve en est, avec de nouvelles arrestations, mardi 27 novembre à Rangoon, la plus grande ville de Birmanie. Au moins cinq manifestants (8 selon l’AFP) ont été interpellés et incarcérés après avoir publiquement réclamé l’arrêt d’un projet d’exploitation de cuivre à Monywa dans le nord du pays. Leur contestation visait trop directement l’armée, dans ce pays qui sort tout juste de 50 années de dictature militaire.

Avec notre correspondant à Rangoon, Rémy Favre

Leur combat dure depuis l’été. Ils accusent une société chinoise ainsi qu’une entreprise militaire birmane d’avoir saisi plus de 3000 hectares de leurs terres pour exploiter une mine de cuivre à Monywa. Les autorités viennent d’ordonner aux manifestants de cesser l’occupation des terrains contestés. Fin août et début septembre, treize villageois avaient déjà été arrêtés à Monywa.

Le pouvoir birman réagit fort, car ce mouvement de protestation critique directement l’armée, impliquée dans ce projet industriel par l’entremise d’une société militaire, une société soupçonnée de corruption. Un hebdomadaire birman a d’ailleurs fait l’objet de poursuites judiciaires après avoir publié des informations sur ces allégations.

La semaine dernière, 4 activistes ont été incarcérés après avoir protesté contre un autre projet de mine – mine d’or cette fois. Ils risquent 9 années de prison. Fin septembre, 13 manifestants avaient été arrêtés à Rangoon après avoir participé à la Journée internationale de la paix. Les autorités reprochent souvent aux manifestants de défiler sans permission. Les manifestants disent qu’ils demandent ces autorisations mais ne les obtiennent pas.

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