Avec notre correspondant à Rangoon, Rémy Favre
C’est dans les locaux, aujourd’hui décrépis, de l'université de Rangoon qu’ont germé plusieurs soulèvements pro-démocratiques en Birmanie, notamment celui de 1988. Aujourd'hui, le système éducatif est en ruines dans ce pays dirigé pendant un demi-siècle par des juntes militaires qui ont vidé les campus et déplacé les facultés à la périphérie des villes.
Même si Barack Obama ne reste que six heures à Rangoon, le choix de l’université pour son discours lui permet de montrer qu’il se soucie des préoccupations de la population et qu’il s’intéresse à l’histoire politique du pays.
Barack Obama n’ira pas à Naypidaw, la capitale politique de la Birmanie depuis 2005, une ville froide et déserte. Pour le président américain, c'est une façon de tempérer son soutien au régime des anciens généraux. Ce régime maintient encore sous les verrous 200 à 300 prisonniers politiques et est accusé de ne pas respecter les droits de l’homme, notamment dans les régions ethniques en conflit avec le gouvernement central. Dans son discours à l’université de Rangoon, Barack Obama devrait aborder ces deux dossiers, les prisonniers politiques et les conflits ethniques.